Stress et hypertension - Fondation HTA

STRESS ET Hypertension artérielle

 

Si vous êtes d’un naturel stressé notamment lors des consultations, il est possible que la mesure de votre tension ne permette pas de juger au mieux de l’efficacité de votre traitement.

En effet, si le stress n’est pas à l’origine de votre hypertension, il peut influer sur vos chiffres tensionnels.

Le stress est-il cause de l’hypertension artérielle ?

Stress et hypertension sont deux noms très souvent associés.

Lorsque l’on fait un radio-trottoir, on demande quelle est la cause de l’hypertension : « c’est le stress, je suis hypertendu parce que j’ai un travail difficile, parce que ça va mal dans la famille, parce que je suis dans une période stressée… ».

Cette notion est fausse sur le plan de la physiologie de l’hypertension. Ce qui est vrai, c’est que quand on est stressé, on augmente sa pression artérielle mais on va l’augmenter de façon ponctuelle pendant quelques minutes, éventuellement quelques dizaines de minutes. Dès que le stress n’est plus là, la pression artérielle revient à la normale.

C’est particulièrement reconnu par les médecins depuis une vingtaine d’années, avec même la détermination d’un nom qui est l’hypertension dite « blouse blanche ». Quand on a une augmentation de la pression artérielle dans un contexte de stress, on va pouvoir tromper son médecin ou tromper le professionnel de santé qui mesure la pression artérielle et qui va dire : « il y a élévation des chiffres tensionnels ! »

Aujourd’hui, on sait que ces hypertensions « blouse blanche« , il faut les explorer en réalisant d’autres examens, en particulier une mesure en dehors du contexte médical que l’on appelle l’automesure ou la mesure ambulatoire de pression artérielle, pour pouvoir affirmer ses hypertensions artérielles « blouse blanche » qui ne sont pas des hypertensions artérielles qui doivent être soignées comme le sont les hypertensions artérielles permanentes.

 

Les conseils de la Fédération Française de Cardiologie 

Ces conseils sont tous issus de la brochure « Stress et maladies cardiovasculaires »

Si le stress n’est pas la cause principale de l’hypertension artérielle, il peut néanmoins la favoriser, voire l’aggraver.

De manière générale, on remarque une augmentation de la pression artérielle chez une personne exposée à un stress. Elle ne dure généralement pas au‑delà de la période d’exposition au stress. Cependant, certaines personnes présentent une réactivité tensionnelle anormale au stress, qui augmente leur risque cardiovasculaire. L’exemple le plus connu est « l’effet blouse blanche ». Il fait augmenter la pression artérielle chez les patients stressés par un médecin. Cette réactivité particulière peut arriver à l’occasion d’un autre type de stress, au travail par exemple.

Cela explique aussi le phénomène d’hypertension artérielle masquée : les personnes ont une tension normale chez leur médecin, mais leurs chiffres sont anormalement élevés à d’autres moments de leur vie, tout particulièrement pendant leur temps de travail et/ou à domicile. Ce lien entre stress et hypertension artérielle est particulièrement sensible chez les hommes, pour le stress au travail et lors d’accès de colère.

Prise en charge du stress

Le stress est un facteur de risque à part entière qui doit être dépisté et pris en charge. En prévention primaire, le rôle du médecin traitant est essentiel. Le médecin du travail a bien sur un rôle central pour dépister et prévenir le stress au travail. Après un accident cardiaque, les centres de réadaptation cardiaque, grâce à leur approche pluridisciplinaire, permettent la mise en place d’une prise en charge individualisée.

  • Changer son mode de vie : L’activité physique est essentielle, certainement le traitement le plus efficace, en diminuant la stimulation sympathique et en activant le système parasympathique protecteur. Elle diminue le stress, mais aussi l’anxiété et la dépression, et entraîne une diminution de 30 % de la mortalité cardiovasculaire. Parallèlement, il faut associer des moments de plaisir, une alimentation équilibrée, une vie sociale harmonieuse avec moins de café, moins d’alcool et pas de tabac. Il faut veiller à bien dormir, en quantité suffisante (7 à 8 h par nuit), en évitant les repas trop copieux le soir.
  • Apprendre à gérer son stress : On peut s’appuyer, en fonction de ses goûts, sur différentes techniques de relaxation, à mettre en oeuvre seul ou avec un accompagnement : méditation en pleine conscience, gymnastique (yoga, Qi Gong), techniques de maîtrise de la respiration (cohérence cardiaque, musicothérapie… )
  • Une prise en charge plus spécialisée en psychothérapie est parfois nécessaire (psychothérapeute, psychologue, psychiatre). Il faut demander conseil à son médecin traitant ! Ces solutions peuvent vous aider à diminuer votre stress et, en lien avec votre médecin prescripteur, la consommation de médicaments psychotropes. Elles sont largement recommandées par les sociétés savantes en raison d’une baisse de la mortalité cardiovasculaire, des récidives d’infarctus et des ré-hospitalisations.

10 conseils pour réduire son stress

Des moments de plaisir, de l’exercice physique, une alimentation équilibrée, une vie sociale harmonieuse…

  1. Je me fais plaisir, au moins une fois par jour.
  2. Je pratique au moins 30 minutes d’activité physique quotidienne car elle renforce le système anti‑stress, et je diminue ma sédentarité notamment si je reste assis plusieurs heures par jour en marchant quelques minutes toutes les 2 heures.
  3. Je bois moins de café et d’alcool.
  4. Je ne fume pas. Si je fume en pensant que cela me détend, je me trompe : je me mets au contraire dans une situation de haut risque d’infarctus du myocarde.
  5. Je mange équilibré : 3 repas par jour avec 5 fruits et légumes ; moins de graisses, de sucre et de sel ; pas de grignotage.
  6. Je m’accorde chaque jour des moments de détente : relaxation, méditation, lecture, musique, cinéma…
  7. J’exprime mes émotions : peurs, joies, sentiments…
  8. Je parle avec ceux qui m’entourent et les écoute : collègues, conjoint, enfants, famille, amis…
  9. Je respecte la qualité et la durée de mon sommeil.
  10. Si j’en ressens le besoin, je n’hésite pas à consulter un professionnel de la santé mentale. https://monpsy.sante.gouv.fr/

Des techniques pour gérer son stress

Toutes ces techniques impliquent, au moins dans un premier temps, l’accompagnement par un thérapeute qualifié.

Les techniques de relaxation

  • La respiration : Je me concentre sur les inspirations et les expirations, jusqu’à descendre à six respirations par minute.
  • La relaxation : Je relâche mes muscles un par un et j’identifie les zones de tension dans mon corps pour mieux parvenir à un apaisement.
  • La méditation : En simple observateur du moment présent, je prends conscience de mes pensées, émotions et sensations physiques sans les juger, ni chercher à les comprendre, ni les chasser.
  • La sophrologie : Des exercices rythmés par la respiration améliorent mon ressenti corporel pour mieux vivre le présent, reconsidérer le passé et se projeter dans l’avenir.
  • La cohérence cardiaque : Je synchronise mes rythmes cardiaques et respiratoires à l’aide de techniques de relaxation et de méditation.

Les techniques psychothérapeutiques

  • Les thérapies cognitivo‑comportementales : Je repère et travaille sur mes schémas de pensée automatiques ou irrationnels, ainsi que sur certains comportements répétitifs qui entretiennent mon vécu de stress ou entravent ma capacité à m’affirmer en société.
  • La psychanalyse : J’essaie de mieux comprendre, en fonction de l’ensemble de mon histoire, certaines de mes conduites dont le sens m’échappe et qui nuisent à mon épanouissement.
  • D’autres techniques psychothérapeutiques existent.

Evaluez votre niveau de stress

Questionnaire d’évaluation du stress, élaboré par la Société Européenne de Cardiologie dans ses dernières recommandations de 2021 sur la prévention cardiovasculaire, tiré de la brochure « Stress et maladies cardiovasculaires » de la Fédération Française de Cardiologie :

evaluer stress ffc

 

Pour aller plus loin :

Causes de l’hypertension

HTA et alimentation

HTA et sommeil

HTA et sport

HTA et cerveau

HTA et femmes

Une histoire de famille